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DÉCEMBRE 1988

Questions à Mylène Farmer

Te voici avec une nouvelle chanson et, bien sûr, un très beau clip qui l'accompagne. Est-ce que le tournage a été difficile ?
- Très difficile, le plus difficile de tous mes clips d'ailleurs, puisque les effectifs étaient énormes.

Quand tu revois tous tes clips, y en a-t-il un que tu préfères ?
- Peut-être « Ainsi Soit Je... », du moins c'est celui que je préfère en ce moment.

Tu alternes des chansons de styles assez différents dans l'ensemble : je pense à « Ainsi Soit Je… » après « Sans Contrefaçon ».
- « Ainsi Soit Je… » était une chanson plus difficile après « Sans Contrefaçon », c'est une chanson à thème. Mais c'était fondamental pour moi de la sortir à ce moment-là.

Ton style est parfois provocateur. Comment expliques-tu ton succès ?
- C'est effectivement étonnant que des thèmes pas très populaires le deviennent finalement. Je ne l'explique pas. Peut-être y a-t-il une ouverture qui est en train de se faire : de plus en plus de gens s'ouvrent à des choses tabous.

Tu reçois beaucoup de courrier ?
- Oui, et en ce moment j'ai totalement décroché. J'en suis désolée, car je souhaite répondre à tous ceux qui m'écrivent.

Que respectes-tu dans la vie ?
- Je respecte entre autres la droiture. Et aussi la fragilité de certains, la naïveté des autres, je deviens plus tolérante chaque jour. En fait, je respecte ceux qui acceptent de souffrir pour faire quelque chose.

Tu as une religion ?
- Je crois en quelque chose, mais je ne pense pas le matérialiser.

Comment définirais-tu le succès ?
- Douceur et poison.

Cela crée un certain décalage, parfois ?
- Oui, il y a forcément un déséquilibre, mais c'est un déséquilibre que j'ai souhaité.

As-tu peur de l'avenir ?
- On en a toujours peur. Le succès est lourd à porter, l'obstacle est toujours plus haut mais c’est passionnant. De toute façon, je me dis que les quatre années que j'ai vécues jusqu'à présent, personne ne pourra me les reprendre. J'ai appris beaucoup de choses.

As-tu un rêve que tu n'as jusque-là, pas encore pu réaliser ?
- Oui, celui d'avoir plusieurs hommes en même temps.

Comment te définirais-tu ?
- Je ne sais pas. Je n’aime pas cette question.

Tu es provocatrice à l'écran et pudique pour le reste, c'est étonnant...
- Oui, un exemple parfait du paradoxe mais je ne lutte pas. De toute façon, quand je me vois à l'écran, je n'ai pas l'impression que c'est moi. C'est autre chose, et cela ne m'effraie pas.

Es-tu sensible à ce que les autres pensent de toi ?
- J'y suis très sensible, mais cela ne m'influence pas dans ma conduite.

Tu as le goût du costume. Est-ce que cela remonte à ton enfance ?
- Une fois, j'avais demandé une panoplie d'agent de police, mais non je ne me suis jamais déguisée, je n'empruntais pas les vêtements de ma maman et n'avais pas particulièrement de goût pour ça.

Maintenant tu as changé, ta garde-robe doit être assez conséquente ?
- Cela pose parfois quelques problèmes de rangement. J'ai effectivement beaucoup de vêtements si l'on tient compte aussi des costumes que j'ai dans les clips.

On parle de plus en plus de tes projets de scène. Peut-on avoir quelques précisions ?
- C'est beaucoup plus précis effectivement, car cela se passera en mai 1989 au Palais des Sports.

Est-ce que tu appréhendes un peu ?
- Pour l'instant, je me prépare physiquement : je danse et je fais du jogging avec un entraîneur. Je n'ai pas peur pour le moment, mais cela viendra peut-être au moment des répétitions.

Tu vas connaître ton public…
- J'ai l'impression de le connaître un peu, c'est sans doute à cause justement par la scène. Il sera peut-être très diversifié.

Est-ce que tu envisages le troisième album ?
- Pas pour le moment, je ne compte pas en faire un pour l'instant, je suis plus penchée sur la préparation de mon spectacle.

As-tu une phrase ou un proverbe que tu te répètes souvent ?
- C'est une phrase de Baudelaire : ‘Le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, c'est la loi’.

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