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7 À PARIS
26 MAI 1989

Gentlewoman Farmer
Entretien avec Jean-Yves KATELIN

A propos du statut de provocatrice qu’on lui prête :
- Si je suis provocatrice, c'est à la manière d'Oscar Wilde, dans une ambiguïté permanente, à cheval entre le clair et l'obscur. Mon public ne s'y trompe d'ailleurs pas. Comme celui de Tintin, il s'étale de sept à soixante-dix-sept ans. Composé d'honorables sexagénaires, de bambins - séduits par les singes captifs qui peuplent mon célibat - et de nombreux homosexuels des deux sexes. Pourquoi ? Probablement parce qu'ils ont une sensibilité d'écorchés vifs…

A propos du show-business :
- Je déteste la vulgarité et la superficialité de ce milieu.

A propos de ses nombreux paradoxes :
- Je n'ose pas sortir dans la rue de peur d'être reconnue. Je déteste le reflet que je contemple. On me dit kamasoutra, je réponds Oscar Wilde. J’aime l'odeur du café, mais en déteste le goût.
On me dit Top 50, je réponds Ionesco, Desproges et Woody Allen !

A propos des tabous qu’elle met en scène :
- Si je fais scandale, c'est simplement que je ne respecte pas les tabous usuels : la mort et heu... le... heu... le sexe ?!

A propos de Baudelaire et du mal de vivre :
- Il faut se détruire pour vivre intensément et souffrir le martyr pour être véritablement artiste. J'aime l'aventure, les extrêmes, le risque physique.

A propos de son idéal masculin :
- Il a 40 ans, le regard d'un enfant - sans l'innocence -, il est fort - mais fragile -, il est triste - mais immature -, lucide et fan de Baudelaire.

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